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Le Socle de protection sociale et le Groupe de travail ouvert sur les objectifs du développement durable

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 A la lumière de la liste récemment publiée sur les domaines prioritaires identifiés par les présidents du Groupe de travail ouvert  (GTO) sur les objectifs du développement durable (ODD), l’Organisation des Nations Unies à New York a organisé un atelier technique afin de discuter des possibles indicateurs et moyens de mise en place en lien avec la proposition d’intégrer les objectifs des socles de protection sociale (SPS) aux ODD.

Après des mois de consultations avec les états membres des Nations Unies et de la société civile, le GTO a établi 19 domaines d’intervention, parmi lesquels figurent l’éradication de la pauvreté, l’emploi et le travail décent pour tous ainsi que la promotion de l’égalité. Ces domaines font référence au besoin de renforcer la protection sociale et les systèmes de sécurité sociale.

L’atelier technique, intitulée « Socles de protection sociale pour tous : objectifs Post-2015, indicateurs et moyens de mise en œuvre », a été ouvert par S. E. Madame Bénédicte Frankinet, Représentante permanente de la Belgique auprès des Nations Unies à New York, qui s’est exprimée sur le fait que « la protection sociale devra, à l’avenir, être le plus présent possible dans le cadre du développement».

L’Ambassadeur Frankinet a indiqué que, comme contribution à l’élaboration de l’agenda du développement,  son pays mettrait l’accent sur la nécessité de réduire les inégalités. Elle a également reconnu que l’Agenda du  Travail décent et les socles de protection sociale promus par l’OIT représentent des facteurs déterminants pour atteindre ces objectifs.

Le Représentant permanent d’Indonésie, S. E. Monsieur Desra Percaya, a formulé plusieurs propositions d’objectifs en lien avec la protection sociale, telles que l’établissement de ratios minimum de dépenses sociales et la fixation de limites à la distribution inégale de revenus. Cependant, il a suggéré que les indicateurs soient établis en fonction du contexte national, ajoutant que les pays devront considérer les dépenses sociales sous différentes formes, en incluant, entre autres, les allocations de soutien du revenu, l’accès au logement et  aux services de santé.

« Nous pensons que l’agenda du développement devrait être destiné à l’amélioration du bien-être des personnes » a déclaré l’Ambassadeur Percaya. « Et puisque l’accès à l’emploi et au travail décent sont les meilleurs moyens pour améliorer le niveau de vie des personnes, la notion d’équité pourrait devenir un objectif à atteindre par le biais de systèmes de protection sociale adaptés et destinés à réduire les vulnérabilités des plus démunis ».

M. Mateo Estréme, Représentant permanent adjoint d’Argentine s’est exprimé sur l’expérience considérable qu’a connue son pays en matière de développement d’un Socle de protection sociale. D’après lui, « il n’existe pas de modèle basique [de protection sociale] mais bien plusieurs modèles ». « Nous avons désormais de meilleures pratiques et savons ce qui a fonctionné et ce qui n’a pas fonctionné » a déclaré M. Estréme.

Il a, par ailleurs, ajouté : « Nous avons travaillé sur le Socle de protection sociale [d’Argentine] pendant quelques années et notre expérience en la matière s’est révélée être un succès. Nous pouvons donc déduire de cette expérience que la réussite des socles de protection sociale n’est pas seulement une réalité réservée aux pays du Nord ; elle peut aussi l’être dans les pays du Sud ».

Quant aux moyens de mise en application, M. Estréme a déclaré qu’il est « d’abord nécessaire d’établir des références » et a rejoint le point de vue de l’Ambassadeur indonésien sur le thème des indicateurs spécifiques qui relèvent avant tout « du débat national ».

Madame Isabel Ortiz, Directrice du Département de la Protection sociale au BIT, a introduit des objectifs et des indicateurs potentiels pour l’intégration de socles de protection sociale, incluant, entre autres, l’extension universelle des pensions de retraite, les indemnités en cas de chômage ou de maternité, les allocations familiales ainsi que l’accès universel aux soins de santé essentiels. Elle a également débattu sur les possibles sources de financement.

« Concernant le coût de mise en place d’un Socle de protection sociale, il dépendra de l’ampleur des bénéfices», a déclaré Mme Ortiz. «Bien sûr, des économies doivent être faites. Cependant, nous devrions mettre en balance le montant de ces économies par rapport au coût de la pauvreté ».  Un moyen de faire des économies potentielles a été mentionné et consiste à destiner des allocations uniquement aux groupes les plus pauvres de la société, tel que l’ont fait de nombreux pays appliquant un plan d’austérité suite à la crise de 2008.

Néanmoins, Mme Ortiz a attiré l’attention sur le fait que si les allocations devaient être destinées uniquement aux plus démunis, excluant ainsi certains groupes de la société qui contribuent au financement des systèmes de protection sociale mais n’ont rien en retour, il y aurait un risque de stratification sociale et  de perte de soutien politique pour la mise en place des Socles de protection sociale.

Enfin, le Directeur adjoint du BIT auprès des Nations Unies, Monsieur Vinicius Pinheiro, a expliqué que les constituants de l’OIT soutiennent le principe d’un objectif-clé pour l’emploi et le travail décent pour tous ciblé  sur l’extension des socles de protection sociale.

L’OIT ainsi que d’autres fonds et programmes des Nations Unies ont soumis leurs propositions au GTO sur les objectifs des SPS comme partie intégrante des ses recommandations formulées pour les ODD. Le GTO présentera un rapport sur ses activités et ses conclusions lors de la 68ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2014.

 

Cet article a été réalisé par le Bureau de l’OIT à New York. Il est également disponible à l’adresse suivante : http://www.ilo.org/newyork/news/WCMS_237976/lang--en/index.htm

 

 

 

 

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15.04.2014