Leçons à tirer et Recommandations

Les leçons à tirer portent aussi bien sur les axes thématiques, les thèmes transversaux que les aspects technologiques.

1. Il n¿existe pas de solution « toute faite »
La première leçon à tirer des expériences et des échanges entre participants est fondamentale. Il n¿existe pas de solution « clé en main » et on ne peut importer un système pour tenter de le répliquer à l¿identique.
Chaque système d¿assurance maladie doit être adapté à une histoire, un contexte sociologique et réglementaire spécifique. C¿est en cela que les réponses aux contraintes identifiées ne peuvent venir que des pays eux-mêmes.

2. Il est nécessaire de prendre en compte les spécificités des groupes cibles de populations à couvrir
Chacun des groupes cibles de population possède son propre système de références et il n¿est pas possible de vouloir proposer une solution « unique », applicables à tous.
Cette leçon s¿applique aussi bien à l¿organisation du dispositif opérationnel, aux mécanismes de collecte des cotisations ou aux prestations.

3. La capitalisation des acquis et de l¿existant
L¿une des leçons tirée des échanges entre participants a trait à la nécessité de capitaliser sur les acquis et l¿existant dans chaque pays. Cette capitalisation peut prendre plusieurs formes :

 

  • l¿exploitation des expériences passées au niveau du pays, mais également dans les autres pays ;
  • la mise à contribution d¿acteurs nationaux (publics ou privés) ¿uvrant dans le domaine de la protection sociale, éventuellement par la délégation de gestion de tout ou partie du système d¿assurance maladie. Cette contribution d¿acteurs existants constitue un facteur d¿optimisation des ressources et permet de s¿appuyer sur des compétences avérées ;
  • en Côte d¿Ivoire, il serait notamment judicieux de s¿appuyer également sur l¿expertise et l¿expérience d¿acteurs privés qui ont contribué à la mise en ¿uvre de systèmes d¿assurance maladie dans d¿autres pays.

 

 

4. Le secteur formel, public et privé, constitue une base solide sur laquelle doit se développer un système d¿assurance maladie obligatoire d¿envergure national
La structuration de ces populations permet de mettre en ¿uvre, de manière plus rapide, un système d¿assurance maladie obligatoire, qui constituera un socle solide pour envisager l¿extension du système aux autres populations.

5. Les populations du secteur agricole et du monde informel nécessitent des solutions adaptées fortement contextualisées
Il apparaît, compte tenu de la diversité de ces populations, que des solutions « sur-mesure » doivent être conçues pour répondre aux spécificités de ces groupes.
Ainsi, la forme mutualiste ou le recours à des groupes socioprofessionnels organisés a démontré des résultats positifs dans certains pays.
Pour les solutions mutualistes, l¿expérience montre que la gestion du risque n¿est pas forcément totalement maîtrisée et que des solutions de délégation de gestion du risque pourraient être envisagées.

6.Des mécanismes spécifiques doivent être développés pour répondre à l¿absence de capacité contributive de certains groupes
Les participants ont reconnu que les groupes les plus défavorisés risquent de rester en marge du système si l¿on sollicite d¿eux une contribution, quel qu¿en soit le montant.
Aussi, les exemples du Gabon, du Burkina Faso et du Mali, qui ont imaginé des mécanismes de taxation parafiscale ou d¿inscription dans le budget de l¿Etat, doivent être creusés.

7. Les besoins de protection sociale des populations, et notamment d¿assurance maladie, constituent une priorité à laquelle les Etats de la région doivent répondreundefined

8. La volonté politique de mise en ¿uvre d¿un système d¿assurance maladie d¿envergure nationale doit être affirmée au plus haut niveau de l¿Etat

9. « La réflexion doit précéder l¿action »Il est nécessaire que des études poussées soient menées pour comprendre la nature des risques, maîtriser l¿environnement et évaluer le coût de mise en ¿uvre d¿un projet d¿assurance maladie. Cette leçon épouse parfaitement les recommandations de la CIPRES en la matière.
L¿Etat doit notamment mobiliser le financement nécessaire à la réalisation des études et au démarrage du système ; ce coût n¿est pas négligeable.
Le temps est un facteur important dans la gestion du projet. Les décideurs doivent savoir que la conception, pour aboutir à un résultat adapté, prend du temps. Il est donc nécessaire d¿inscrire la démarche dans une planification de court, moyen et long terme, intégrant le volet « études » et le volet « mise en ¿uvre ». A ce titre, l¿exemple du Burkina Faso, dont la planification vise un objectif de capacité de généralisation du système à l¿horizon 2015, doit inspirer la réflexion.
Les participants ont convenu que les organes techniques de conception du système d¿assurance maladie devaient s¿appuyer sur des profils de compétences parfaitement définis et complémentaires, couvrant l¿ensemble des besoins.
Cette réflexion doit notamment précéder la finalisation du cadre juridique du système d¿assurance maladie.

10. Le dispositif institutionnel doit être adapté au contexte du pays
Comme nous l¿avons déjà indiqué, il n¿existe pas de dispositif « clé en main ». Chacun des pays doit puiser dans son expérience et dans l¿existant du secteur de la protection sociale pour développer une solution parfaitement adaptée à ses besoins et moyens.
Dans certains cas, cela passera, par exemple, par la délégation de gestion de tout ou partie du système d¿assurance maladie par des organismes de protection sociale ou d¿assurance existants.
En vue d¿une meilleure allocation des ressources, certains moyens pourraient être mutualisés pour réduire les coûts d¿investissement et de réalisation du système d¿assurance maladie.

11. Le projet doit être soutenu par un véritable leadership
Quel que soit l¿ancrage institutionnel de l¿équipe projet en charge de concevoir le système d¿assurance maladie, il est nécessaire qu¿un leadership fort soit entretenu.
A ce titre, une démarche méthodologique structurée doit être mise en ¿uvre dès le démarrage de la conception, en recourant par exemple à des outils tels qu¿une feuille de route, avec des indicateurs de réalisation.

12. Il est indispensable que le projet d¿assurance maladie soit l¿objet d¿une appropriation par tous les décideurs, acteurs et bénéficiaires
« On ne fait pas le bonheur des gens contre leur gré ». Il est essentiel qu¿une appropriation se fasse à tous les niveaux et pour tous les groupes.
Les décideurs politiques, les ministères techniques intéressés, les acteurs de la protection sociale et les partenaires sociaux, la société civile plus généralement, doivent s¿impliquer ensemble et fortement dans le processus de conception et de mise en ¿uvre du système d¿assurance maladie. C¿est un élément décisif pour la bonne gouvernance du système.

13. Le système d¿information est un pilier du système d¿assurance maladie
La volumétrie importante des transactions réalisées dans la cadre d¿un système d¿assurance maladie nécessite le recours impératif à un système d¿information fiable et répondant parfaitement aux besoins.
Dans ce sens, il doit être taillé « sur mesure ».

14. L¿identification des assurés est un processus complexe
Identifier et connaître les assurés est une condition de réussite du système d¿assurance maladie. En ce sens, il est indispensable de trouver la technologie la mieux adaptée afin de permettre le meilleur accès au système de soins et réduire le risque de fraude.